Julie Nioche est danseuse, chorégraphe et ostéopathe. Diplômée du CNSMD de Paris en 1996, elle a travaillé comme interprète auprès d’Odile Duboc, Hervé Robbe, Meg Stuart, Alain Michard, Catherine Contour, Emmanuelle Huynh, Alain Buffard, Jennifer Lacey. De 1996 à 2007, elle co-dirige l’association Fin novembre avec Rachid Ouramdane au sein de laquelle elle participe à des projets communs et initie les siens propres. Elle y met également en place de nombreux dispositifs de recherche plus informels.
En 2007, avec des collaborateurs venus de contextes professionnels différents,
elle participe à la création de A.I.M.E. – Association d’Individus en Mouvements Engagés. L’association accompagne depuis ses projets artistiques et travaille à la diffusion des savoirs du corps dans la société.
Julie Nioche travaille la danse comme un lieu de recherche pour rendre visible des sensibilités et des imaginaires. Chaque création est un projet d’expérimentation, qui porte une attention particulière au processus, au chemin menant à la réalisation. Les pièces sont des questions posées offrant l’espace du débat et de l’échange.
La danse est un lieu de rencontre. Ses chorégraphies sont loin de tout exercice narratif. Elle travaille avec l’histoire des corps professionnels ou pas ; ainsi la danse s’expose aux corps vivants, effaçant les limites ordinaires de la scène. Ses œuvres partent d’une attention à l’imaginaire qui construit notre identité et notre sensibilité : toutes ces images qui rendent possible ou impossible nos projections, nos mouvements, nos idées et nos actes.
Elle donne aussi une place radicale à la scénographie, la musique, la lumière, qui se construisent simultanément avec la danse pour rendre visible cette sensibilité par d’autres points de vue. Son objectif est de réaliser des œuvres qu’elle appelle “environnementales”, c’est-à- dire qui cherchent à envelopper assez les spectateurs pour éveiller leur empathie à travers leurs propres sensations, leurs propres imaginaires et leurs mémoires.
Julie Nioche implique les danseur·euse·s avec qui elle collabore dans des danses sensorielles et engageant leur intimité dans le mouvement, ce qui est, à ses yeux, la dimension oubliée de la fabrique politique des corps.